19 Mars 2018
56 eme Commémoration du cessez le feu de la guerre d’Algérie du
19 mars 1962 , étaient présent 20 personnes à Auriac et à
Bassignac-le-Haut suivi dans les 2 communes du verre de l'amitié
et d'un repas au Moulin de Lavergne
Message de Geneviève Darrieussecq
Secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées
lu par:
Mme le Maire d'Auriac : Nicole Bardi
Mr le Maire de Bassignac-le-Haut : Jean claude Turquiet
Journée nationale du souvenir et de recueillement
à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc
Lundi 19 mars 2018
En cette journée nationale, la France rend un hommage solennel à toutes les victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.
Le cessez-feu du 19 mars 1962, issu des Accords d’Evian, annonçait la fin prochaine d’une guerre alors sans nom. Sur les deux rives de la Méditerranée, entre soulagement et blessures, il engendra des sentiments puissants et divers. Pour tous, il y eut un avant et un après. Aux victimes d’avant le 19 mars s’ajoutèrent, les mois suivants, les milliers de drames d’une transition violente.
Aujourd’hui, dans un même hommage, la France pense à toutes les douleurs et à toutes les souffrances, à toutes les familles déchirées et endeuillées, à celles et ceux qui ont enduré la guerre dans leur chair et dans leur esprit.
Aujourd’hui, sans distinction, la Nation adresse sa reconnaissance et sa solidarité.
Aujourd’hui, la France honore toutes les mémoires.
Celle des soldats morts pour la France ou blessés, celle des appelés et rappelés du contingent, des militaires de carrière, des forces de l’ordre de métropole et d’Afrique du Nord.
Celle des civils de France ou d’Algérie qui eurent à subir l’angoisse, les violences et les attentats.
Celle des Français d’Algérie pour qui cette date signifiait la fin douloureuse d’une histoire parfois multi générationnelle et qui durent commencer une vie nouvelle.
Celle des membres des forces supplétives, des harkis, qui avaient fait le choix de la fidélité à la France. Les semaines qui suivirent furent celles des représailles et de l’exil dans une métropole qui, entre incompréhension et ignorance, manqua à son devoir d’accueil.
Celle des disparus civils et militaires.
Ces années de guerre ont durablement marqué notre société. Soixante ans après 1958, nous nous souvenons qu’elles ont eu pour conséquence la transformation durable de notre République.
Ces déchirures sont désormais une part de notre histoire nationale mais leur souvenir est encore vif dans notre mémoire collective. Porter un regard lucide et objectif sur ces années doit permettre à la communauté nationale de cheminer vers une mémoire apaisée.
Témoigner, expliquer et partager, sont un impératif afin que, des deux côtés de la Méditerranée, les jeunes générations, préparent l’avenir ensemble .
Commune d'Auriac
Commune de Bassignac-le-Haut
Les pertes françaises
Les chiffres concernant les Français de métropole et d’Algérie, les « Français musulmans » et les légionnaires sont les mieux connus (JO des 4 et 7 août 1986) : 24 614 militaires décédés dont 371 marins, 1 047 de l'Armée de l'air et 487 gendarmes. Après le cessez-le-feu, 360 autres militaires sont morts, sans compter les disparus. Sur ces près de 25 000 militaires décédés, on dénombre environ 5 000 « Français musulmans » tués dont les deux tiers étaient des appelés et 1500 Légionnaires. En outre, on compte 65 000 blessés militaires.
Pour les civils français, le total est de 2 788 tués Il faut y ajouter, après le cessez-le-feu, 3 018 enlèvements dont 1 282 retrouvés (déclaration de Broglie du 24 novembre 1964, confirmée par lettre Santini du 9 novembre 1994), chiffres proches de ceux de Pervillé qui évoque 2 000 tués sur 3 000 enlevés
Les pertes algériennes
Les sources divergent beaucoup sur la question des pertes algériennes, qui sont difficiles à évaluer avec précision, faute d'une enquête réalisée dans toutes les localités d'Algérie. Benjamin Stora évoque la difficulté de décompter le nombre des victimes civiles: tués dans les zones éloignées, victimes des opérations armées ou de bombardements de l'armée française, exécutées par l'ALN et ceux pris entre deux feux.
Le général de Gaulle parlait de 78 000 victimes en octobre 1958, et de 145 000 en novembre 1959.
Selon Djamila Amrane (archives algériennes), sur un total cumulé de 336 748 moudjahidines (132 290 maquisards du FLN et 204 458 civils du FLN) 152 863 ont été tués, valeur qui correspond sensiblement à l’évaluation du 2e Bureau.
Les civils forment la majeure partie des pertes humaines des populations musulmanes. Les chiffres de un million (journal El Moudjahid, dès 1959), puis de un million et demi de morts, ont été avancés en Algérie, sans base historique sérieuse.