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Chantier du Barrage de l'AIGLE
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Réquisitions effectuées par les F.F.I
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Rapport succinct sur l'activité du Groupement de Résistance du
Barrage de l'Aigle
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Chef du Groupement : Monsieur DECELLE .
Ingénieur
des Ponts et Chaussées
(ex-DIDIER - cdt. le Bataillon DIDIER du Barrage
l'AIGLE - ex- Chef départemental de l'O.R.A)
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Mes Chers Amis,
Si, pour beaucoup, les pages qui précèdent, si vibrantes d'enthousiasme, si brûlantes de ferveur patriotique sont une révélations, elles n'étonneront que ceux qui ont eu la faiblesse de douter de leur pays. N'avions nous pas raison, mon cher Didier et vous mon cher Deumil, de croire à nous trois, dans nos entretiens solitaires, aux vertus guerrières du peuple Français ?
Soyez fiers, mes amis.
Dans ce grand sursaut de fierté qu'a été la Résistance, dans ces combats qui ont si puissamment aidé nos alliés à libérer le pays, votre part a été grande.
Gloire en soit rendue à la mémoire de vos morts, à vous tous et au jeune chef, intrépide et sage, qui a eu l'honneur de vous préparer et de vous mener à la bataille.
Je n'attendais pas moins de vous, ni de lui, l'ayant jugé dès l'abord digne de vous commander, de sorte que je n'ai eu de mérite qu'à le laisser faire. Longtemps ignorant du détail de votre action secrète, ne serait-ce que pour ne pas être exposé à vous trahir, j'ai souvent tremblé pour vous, me contentant de prodiguer les conseils de prudence. N'avais-je pas raison, maintenant que nous savons à quoi vous avez échappé ?
J'aimais le maquis, il est vrai, son âme juvénile, son enthousiasme et j'y voyais fleurir les vertus traditionnelles de la patrie : l'audace, l'intrépidité, l'esprit d'initiative et de sacrifice et pourquoi ne pas le dire, cette pointe d'indiscipline qui fait notre force à tous, lorsqu'elle est fondée sur un authentique don de soi ?
Toutes choses qui nous changeaient de la morne obédience aux bureaux, tout juste capables de nous transmettre les directives et les consignes de la servitude.
J'aimais le maquis parce qu'il me semblais comme à vous tous, avant coureur de grandes choses, parce que je croyais discerner dans cet élan fraternel le ressort de la France de demain, le moyen de concilier enfin, toutes classes réunies, la prudence des anciens avec l'ardeur des jeunes, la foi vivante et agissante dans l'avenir avec le respect des traditions les plus sacrées. C'est sur vous et vos pareils toujours que je compte, mes amis, pour vivre ce beau rêve...
Ne laissez pas refroidir votre bel et sain enthousiasme, ne laissez pas mettre l'éteignoir dessus. C'est sur vous que nous comptons tous pour rassembler toutes les bonnes volontés, ranimer le zèle des hésitants, secouer les apathiques, calmer les excités, et surtout réaliser la grande affaire, la seule qui compte pour le moment, mettre tout le monde au travail.
Un travail méthodique, suivi, propre, mais acharné. Il est temps. Il faut que dans quelques mois tourne la première machine de l'usine de l'Aigle. Votre Ingénieur en Chef s'y est engagé. Aidez le à gagner cette deuxième bataille, plus difficile que la première.
La guerre continue. C'est votre meilleure façon de le faire.
Hardi !
Texte André COYNE
Article Journal Notre Barrage
FFI d'AUVERGNE
CORPS FRANC POMMIES
BATAILLON DIDIER (BARRAGE DE l'AIGLE)
HISTORIQUE SOMMAIRE
Campagne des Vosges et d'Allemagne
Documents ci-dessous
Fête de Noël 1941
Les fêtes de Noël à la Cité d'Aynes ont revêtu le caractère amical qu'on retrouve à chaque réunion du Barrage.
Les enfants ont été gâtés, pensez donc, des jouets, des bonbons, un vêtement et un pot de confiture de 500 grammes à chacun d'eux. Et ce bon chocolat accompagné de délicieuses galettes servis dans une des salles de classe par Mme Argenta.
Jeunes gens et jeunes filles se sont dépensés sans compter pour que petits et grands soient reçus cordialement et que l'ordre règne dans la distribution des 600 colis. Ils ont réussi et nous les en remercions.
La séance récréative organisée à la Salle des Fêtes, avec le concours des enfants des écoles a permis d'applaudir les poésies et légendes dites par de charmantes petites filles, les chants à plusieurs voix présentés par M. et Mme Bernard, nos dévoués instituteurs d'Aynes, les gracieuses rondes et ballets costumés réglés par M. Tord, Moniteur d’Éducation Physique et la musique de Jean Alsac et André Thivet.
Mercredi, une soirée à la Salle des Fêtes avait réuni un très beau film et des attractions très goûtés des spectateurs.
A la chapelle, la Messe de Minuit a débuté par le cantine du "Minuit Chrétien" chanté par M. Pierre Conchon et repris par la Chorale, l'orgue était tenu par M. Thivet.
La crèche a été réalisée par M. Chabbert, toujours prêt à payer de sa personne.
Encore une fois, Merci à tous ceux qui ont contribué au succès de cette fête et souhaitons de nous retrouver tous au Noël 1942, mais que cette fois y assistent également les chers absents vers lesquels notre pensée s'est envolée en ce beau jour de Noël 1941
Texte Journal Notre Barrage
André Decelle
(Commandant Didier dans la Résistance)
André
Decelle est né le 29 juillet 1910 en Lorraine, à Pont-à-Mousson.
Ancien Élève de l'École Polytechnique puis de l'École Nationale des Ponts et Chaussées, il a tout d'abord été Ingénieur au Service Technique des Grands Barrages. De 1940 à 1945, il fut chargé de
l'étude de l'équipement hydraulique de la Dordogne. Simultanément à ses activités officielles, ce résistant de la première heure, prisonnier évadé en août 1940, constituait et dirigeait, dans la
clandestinité, le Bataillon Didier qui, composé des cadres et des ouvriers du chantier du Barrage de l'Aigle, participa activement à la libération du Massif Central et poursuivit les combats
jusqu'en Côte d'Or.
Après avoir exercé, de 1945 à 1950, les fonctions d'ingénieur d'arrondissement puis d'ingénieur en chef des Ponts et Chaussées du Département de la Seine, ainsi que de Conseiller Technique du
Ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme, il entra à Électricité de France qui venait d'être créée quatre ans auparavant. Successivement Directeur de la Région d'Équipement Hydraulique
Alpes III basée à Marseille, puis Directeur de la Distribution Mixte E.D.F.-G.D.F., puis Directeur Général Adjoint d'E.D.F. Il accéda au poste de Directeur Général d'E.D.F. en 1962. Cinq années
plus tard, en désaccord avec certaines options gouvernementales dans le domaine de l'énergie nucléaire, il demandait à être relevé de ses fonctions. Nommé alors Conseiller d'état, il devenait en
1968, Président du Conseil d'Administration de l'Aéroport de Paris, puis, en 1970, Président de cet Établissement. L'année 1975 le voyait atteint par la limite d'âge.
Il n'en poursuivit pas moins ses activités professionnelles, en devenant alors Président de Garonor, très importante organisation de stockage, de manutention et de distribution des marchandises
transportées par route, implantée au nord de Paris.
Son expérience considérable et multiple, ainsi que ses profondes qualités humaines, lui ont valu, tout au long de sa prestigieuse carrière, d'être appelé à assumer parallèlement, en France et
dans le monde, des responsabilités fort variées, telles que sa participation au Conseil de Perfectionnement de l'École Centrale des Arts et Manufactures, à la Commission de Transfert de l'École
Polytechnique, à un jury de sortie de l'École Nationale d'Administration, et sa présidence de l'Union Internationale des Producteurs et Distribution d'Énergie Électrique, de la Société pour le
Développement de l'Électricité en Afrique et à Madagascar, et du Comité de Parrainage de l'École Supérieure Interafricaine d'Électricité à Abidjan.
Organisateur méthodique et déterminé, sachant écouter puis décider, doué d'une force de caractère peu commune, remarquable esprit de synthèse aussi bien que d'analyse, concis et précis dans ses
actes comme dans ses paroles, détestant la médiocrité et les honneurs, aussi bienveillant et indulgent pour ses collaborateurs qu'il est exigeant de sa propre personne, ayant un sens aigu de
l'honneur, toujours disponible pour ses amis, cet homme exceptionnel fait l'unanimité à son sujet.
Combien d'ingénieurs peuvent se glorifier d'avoir donné à la France des réalisations telles que le barrage de l'Aigle sur la Dordogne, le barrage de Serre-Ponçon sur la Durance, l'aérogare
d'Orly-Ouest, l'aéroport de Roissy I, les études complètes de Roissy II ?
André Decelle est titulaire de la Médaille de la Résistance, Commandeur de la Légion d'Honneur, Grand Officier de l'Ordre National du Mérite.
Compagnies Espagnoles Voir les 5 Pages
Compagnie Polonaise Voir la
Page
Compagnies FTPF Voir les 2 Pages
ALLOCUTION
Du Capitaine DE LAUWE
le 02/05/1945 Stuttgart
1er Armée Française
Documents ci-dessous
ci-dessous
ALLOCUTION D'André DECELLE
Ex commandant du Bataillon FFI
du Barrage de l'Aigle
Le 6 Juin 1984 à la centrale EDF de l'Aigle
Et pour finir...
L'heure est venue de nous séparer après l'évocation de ces vieux souvenirs auxquels nous sommes tant attachés
Si beaucoup vont rester au Barrage tendant leurs nobles efforts vers la mise en route de l'usine dont le pays a besoin, d'autres, qui étaient au Barrage des passagers plus ou moins clandestins sont repartis à leurs études ou à leurs occupations normales; les jeunes, eux, vont être mobilisés.
Peu à peu, la vie nous disperse et nous rompons le coude à coude. Nous avons couru des risques ensemble, ensemble la mort nous a frôlés, nous avons souffert pour le même idéal. Après quoi, le moment de se dire adieu est toujours empreint de mélancolie.
Mais laissons ces nuits d’angoisses de la clandestinité, avec leur perspective de chambre de torture et de corps mutilé jeté dans un charnier anonyme et ignominieux, laissons ces jours chauds et glorieux qui ont suivi, où l'on pouvais enfin combattre à découvert, dans l'ivresse de la liberté reconquise.
Chacun va suivre sa route, avec, comme lien entre tous, le souvenir de nos disparus. Adieu Béton, Prophète, Patrice, la Misère, Isidore et tous les autres, et vous Madelon. Adieu camarades des bons et des mauvais jours.
Bonne chance et n'oubliez pas, ce sera le dernier mot, que pour arriver à ce que notre pays soit grands, comme vous le voulez, il faut que dans ce pays nombreux par ses enfants ,
chacun y vive sa vie
DANS UN ENTHOUSIASME QUI NE DESESPERE JAMAIS
... comme au Maquis
Texte journal NOTE BARRAGE