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Naissance : 1891 [Paris]
Décès : 1960 [Neuilly-sur-Seine]
Promotion IPC : 1916
Ancien élève de l'École polytechnique (1916), André Coyne en sort dans le corps des ponts et chaussées. Son nom reste attaché à celui de plusieurs grands barrages prestigieux.
Intégrant Polytechnique en 1910, il en sortit parmi les premiers et choisit les Ponts et Chaussées. Après la première guerre mondiale et ayant œuvré dans l’aviation ce qui lui valut la légion d’honneur, il est nommé en 1920 au service maritime du port de Brest où il rencontre Caquot et Freyssinet, concepteur du grand pont de Plougastel, dont il contrôle l'exécution. Il a alors l'occasion de mettre en pratique plusieurs de ses inventions, notamment celle des murs de soutènement à échelles, dont les parements sont ancrés dans le massif à soutenir, et l'auscultation des ouvrages par cordes vibrantes. Lorsqu'il est nommé, en 1928, ingénieur en chef du service d'aménagement de la Haute Dordogne c'est pour lui le point de départ de sa brillante carrière de constructeur de grands barrages. Avec la construction du barrage de Marèges (1930-1935), il remet à l'honneur la technique des barrages-voûtes en France et expérimente le procédé du déversoir en saut de ski qui, en lançant l'eau avec force à grande distance du pied du barrage, permet d'éloigner des fondations les érosions du lit. Coyne invente aussi le système des procédés acoustiques d'auscultation et le principe de l'ancrage des ouvrages par des tirants d'acier traversant verticalement l’ouvrage, scellés à leur partie inférieur dans le sol exerçant sur la maçonnerie une compression considérable, véritable précontrainte. Une première application fut appliquée en 1931 au barrage des Cheurfas en Algérie. Citons, comme autres barrages-voûtes en France, Saint-Etienne-Cantalès, l'Aigle, Bort, Chastang, Tignes puis des barrages à voûtes multiples témoignant d'une technique toujours plus poussée, Grandval et Roselend et, au Zimbabwe, le barrage de Kariba. Au total, au cours de sa carrière, il construit une centaine de barrages dans le monde entier, dont un quart à l'étranger. Reconnu comme le maître incontesté en ce domaine, il se voit chargé du cours de grands barrages à l'École des Ponts et Chaussées. Sa carrière est consacrée, au plan national, en 1935, par le poste de chef du service technique des grands barrages et, au plan international, en 1946, par la présidence de la Commission internationale des grands barrages, fonction qu'il exerce jusqu'en 1952. En outre, il reçoit en 1953 le grand prix d'architecture pour l'ensemble des grands barrages qu'il a conçu et réalisé. En 1947, il prend sa retraite de l'Administration pour fonder son bureau d'études d'ingénieur-conseil Coyne & Bellier. Il a été l’auteur du barrage de Malpasset (Var) construit en 1954 et qui se fissura le 2 décembre 1959 provoquant une vague de 40 mètres de haut (équivalent de 50 millions de m3 d’eau) dévastant 3200 hectares et tuant 423 personnes. Bien qu’André Coyne ne fût pas à l’origine de la catastrophe, de par ses calculs de construction, il en fût profondément affecté, et il décéda 6 mois plus tard.