Retour Page Accueil Retour Page accueil Maquis
Compagnie Polonaise Bataillon Didier Compagnies Espagnoles
Les deux personnes citées par André DECELLE
Dès l’âge de 14 ans, José Berruezo Silvente, disciple des intituteurs rationalistes Julian Raja Vivancos et Juan Martinez Izquierdo du Centre ouvrier de Mazarron, distribuait des manifestes parmi les ouvriers mineurs de la région. En 1912 il participait à la création du Centre d’études sociales et deux ans plus tard, était emprisonné à Totana pour avoir reint des slogans anarchistes. Au retour de son service militaire à Melilla, il émigrait en 1919 à Barcelone, puis à Marseille. Revenu en Espagne en 1920 il s’établissait alors à Santa Coloma de Gramanet où il allait participer à la fondation de l’Ateneo et être secrétaire de la CNT (1922) tout en participant à de nombreuses réunions et plenums. Pendant la dictature de Primo de Rivera et après avoir été licencié de son travail, il était le secrétaire de l’Ateneo (1924) et responsable du Comité pro-presos. Avec la proclamation de la République il participait en octobre 1931 à la création de la Maison du Peuple où il était responsable avec Gregorio Jover de l’école rationaliste. Lors du 2è congrès de la CNT à Badalone, il était le délégué de Santa Coloma. Entre 1932 et 1935 il a été licencié et a été instituteur à plusieurs reprises à l’Ateneo de San Adrian. De 1934 à 1936, sous le pseudonyme de Clarin il était le correspondant de Solidaridad Obrera à Santa Coloma.
Pendant la guerre civile José Berruezo Silvente a été responsable de la santé au Comité révolutionnaire de Santa Coloma, conseiller de la Santé à la mairie (d’octobre 1936 à la fin de la guerre) et même maire de Santa Coloma (mai 1937, 1938-1939). Il a été délégué au plenum économique de Valence.
Exilé en France en janvier 1939, il était interné au camp de Bram jusqu’au 8 décembre 1939 où il était envoyé travailler dans le Cantal où il arrivait en gare de Mauriac dans la nuit du 9 avec deux autres compagnons, José Marques caballero et Sebastian Gomez Silvente. Affecté sur le chantier du barrage de l’Aigle il allait jouer un rôle primordial dans la reconstruction de la CNT. En juin 1943 il était nommé secrétaire de la Commission de relations du MLE en exil lors du plenum clandestin tenu à Mauriac. En décembre 1943 il représentait la zone occupée au plenum de Montpellier où il était nommé secrétaire du sub comité national de la CNT en exil. Il participait également en 1944 au plenum de Muret et partisan de la participation de la CNT à la résistance contre l’occupant, favorisait l’émergence d’un maquis exclusivement cénétiste au barrage de l’Aigle, la compagnie espagnole du Bataillon Didier (FFI).
Source :Dictionnaire des militants Anarchistes
José German Gonzalez né le 09/03/1910, comme ses deux frères Adolfo et Armando, militait dans les années 1930 à la CNT de la comarcale d’Amposta (Tarragone). Pendant la guerre il a combattu dans la Colonne Durruti.
Exilé lors de la retirada, il avait été interné au camp de Saint Cyprien avant d’être envoyé travailler à Aynes dans la Cantal. José German Gonzalez allait très vite se préoccuper de la reconstruction de la CNT en exil. Dès 1941 il était l’auteur des premières circulaires émises par la commission de réorganisation établie au Barrage de l’Aigle et dont étaient également membres José Berruezo Silvente et José Asens. Lors du premier plenum clandestin tenu à Mauriac le 6 juin 1943 il était nommé membre du Comité de relations où il était plus particulièrement chargé des contacts avec la résistance française. Nommé secrétaire du Comité régional en septembre au barrage de l’Aigle, il assistait comme délégué du Cantal au plenum tenu à Marseille en décembre. En mars 1944 il participait avec Juan Manuel Molina et Bernardo Merino à une importante réunion à Roanne avec les responsables de la Résitance. Secrétaire du Comité régional n°3, il participait en 1944 au plenum de Muret puis, après avoir été intégré au Bataillon Didier avec 74 autres compagnons (voir Juan Montoliu del Campo), aux combats pour la libération pour lesquels il sera décoré et nommé au grade de capitaine. Il collaborait au journal publié par la régionale du Cantal Exilio (Mauriac, 19 juillet 1944 à novembre 1947) ; ce journal, dont les huit premiers numéros furent clandestins était dirigé par Manuel Rico et Manuel Morey Blanch, était le premier titre édité en France par le MLE en exil.
En mai 1945 il participait au premier congrès tenu à paris par la CNT en exil et y dénonçait « l’inefficacité du Conseil général du MLE ». Lors de la scission du Mouvement libertaire espagnol, il a sans doute été membre de la tendance dite collaborationniste. A la fin des années 1950 il émigrait au Vénézuela où dans les années 1970 il faisait partie de la tendance appuyant le journal Frente Libertario (Paris). José German Gonzalez est décédé au Venezuela le 7 janvier 1992.
Source : Dictionnaire des militants Anarchistes
le maquis du Barrage de L’Aigle, dirigé par José German Gonzalez (par la suite Capitaine de l'Armée Française) militant de la CNT, qui est un haut lieu de la reconstruction de la CNT en exil et un des maquis les plus actifs de la résistance. Ce maquis est pratiquement à 100% confédéral, tout comme le maquis de Bort les Orgues. D’une manière générale, les maquis du Massif Central sont en forte proportion composés d’anarchistes espagnols tout comme ceux issus des chantiers de barrages sur la Dordogne, des barrages de Marèges et de Chastang.
Source: Le Laboratoire Anarchiste
Liste partielle des exilés espagnols employés par l'entreprise Léon Ballot et embauchés à partir de mai 1941 pour le chantier du barrage de l'Aigle et pour l'entreprise Borie construction barrage de Saint-Etienne-Cantales
Tous n'ont peut-être pas fait partie du mouvement libertaire de la CNT
Archive départemental du Cantal
Compagnie espagnole
Du Capitaine Montoliu Del Campo intégrée
au bataillon "Didier".
Document N°1
A
ALBESA BUSQUET Bienvenido, AGUSTIN SANCHO Félix, ACOSTA François,
ARANDA Fidel, ALACIO MARTINEZ Rafael, ALVAREZ RODRIGUEZ Julio,
AREVALO LOPEZ Nector, ARQUES CASOLAS Damien,
AGUILAR SALGUERO Manuel, ARANZUEQUE GADEA Manuel,
AZANUY ZAPAYER José, ARANZUEQUE GADEA Domingo, ALCAL Luis, ARAUJO COVIELLES Ramon, ALOMSO RODRIGUEZ Luis,
AGUILAR MOLINA Valentin, ALARI REVERTER Magin,
ARES MENENDEZ Antonio.
B
BALLARO COLL Fernandoc, BARRASA GIL Fernando,
BAQUERO HUERTA José, BRAVO CASTRO Juan, BERNAL LOPEZ Francisco, BERRUEZO SILVENTE José, BERGES SANZ Francisco, BAUZA François, BALANA SAMPER Rogolio, BERBERO MARTINEZ César,
BLASCO TENA Florancio, BUJEDA RI.RA Alfonso, BRAUCH Samuel, BARDILLON COMPANYS Alejendro, BARDILLON COMPANYS Juan,
C
CAMI PEIRO Ramon, CRESPO ESCORIVELA Vicente, CASTRO GREGORIO,
CONDORI CTIM Martin, CARRAS..SA FERNANDEZ Andrée,
CASANOVA SANCHEZ Rafael, CUESTA FERNANDEZ Antonio,
CANAL MIRABENT Enriquo, CHRAPLENSKI Berthold,
CALDERON LOBAL Angel, CARVAJAL PASCUAL Joaquin,
CAVIA MADRID Acroio,
CASTELLTORT GARABELLA Jocé, CAMALS COLL Emilio,
CRUZ MARTINEZ Antonio, COMAS CURRADO Roman,
COROMINAS CLOS José, CARRERE CELMA Victor,
CESP.DES ALBARACIN Diego, CUEXCA LORENZO Martin,
CASTANOM BLANCO Constantino, CUBXRO ? Rafael,
CHILLIDA PASENAL Bruno, COUDE RIO Antonio,
CASAMAS PIERA Enrique, CORONADO ORTIZ Vicente,
CHICA RECCIO José, CERYANTES CARMILO Manuel.
D DIAZ DIAZ Cristobal, DOMEQUE KADAL Miguel, DOMINGO BELDA Rafnel, DELGADO MURCIA Antonio
E
ELVIRA MARINO Genaro, ESCOBEDO SALAS Apolinar,
ECHEVARIA APPERIBAY Julien, ESCOBAR ALONZO Julio, EZQUERRA Jesus,
F
FARRES PONTARRALS
FERRER LABORDA Maximo, FERNANDEZ CABEZAS Manuel,
FERRUZ RALSECA José, FERNANDEZ FERNANDEZ Serafin,
FERNANDEZ RODRIGUEZ Manuel, FICOLS BONET Joseph,
FERRAN PIBAS Juan.
G
GUTIERREZ GUTIERREZ Norberto, GIMENO LARA Abolardo,
GARCIA VILLAZON José, GONZALES GUAYERVAS Dionioio,
GARCIA GARCIA Damaso, GARCIA GARCIA Angel,
GOMEZ CANTADOR Pedro, GAYAN GALINDO Antonio,
GUILLEM ARIAS Cendido, GARCIA CRESPO Rufo,
GARCIA VEGA Saturnino, GARCIA PALANCAR Daniel,
GARCIA GARCIA Daniel, GARCIA GARCIA José,
GARCIA PENA Isidro, GATELL GOMAS José
GERMAN GONZALEZ Alberto, GONZALEZ MARTIN José,
GARCIA MUNOZ José,
Liste partielle des exilés espagnols employés par l'entreprise Léon Ballot et embauchés à partir de mai 1941 pour le chantier du barrage de l'Aigle et pour l'entreprise Borie construction barrage de Saint-Etienne-Cantales
Tous n'ont peut-être pas fait partie du mouvement libertaire de la CNT
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SUITE
Compagnie espagnole
Du Capitaine Montoliu Del Campo intégrée
au bataillon "Didier".
Document N°2
G Suite
GORRITI SECO Emilio , GONFANS COMES Joaquin, GARCIA EXPOSITO Isidro, GUTIERREZ GARCIA Francisco, GALERA GONZALEZ Augustin,
GARCIA MARTINEZ Antonio, GUARDIOLA SANTANDER Jaime,
GARCIA SEKIA Pablo, GOLDFLAM Moszek, GOMEZ MARQUES Artur,
GONZALEZ PANIAGUA Adrien, GARCIA MARTINEZ Joseph,
GARCIA FRANCISCO Félix, GOMEZ MARTINEZ Avalino,
H
HERNANDEZ GARCIA Isidro, HERNANDEZ LOPEZ Martin,
HERNANDEZ HERNANDEZ Blas, HERNANDEZ CRESP.DYS Andros,
HARO Juan.
I
IGLESIAS RODRIGUEZ Eliodoro, IGLESIAS Alfrodo
J
JAKUBOWIEZ Jakol, JUAREZ ORTEGA Antonia, JOVER José Maria,
JUSTE ARNAL José, JUSTE SUBIAS Agustin, JUAN MARIN Pedro.
K
KNOBLOCH Kurt, KAMIEXNY Noé, KAMINSKI Sroulko.
L
LOPEZ CAMPO Antonio, LOPEZ VILLA Tono., LUIZ SORIANO Francisco,
LEON VILA Antonio, LARRUY SANTALIESTRA Alberto,
LARRAZ CAMUDA Adel, LACUNA MUR Francisco,
LUENGO SERRANO Atanagildo, LORJA DANTA Emilio,
LOPEZ ESPEJO Antonio, LUQUE MOLINA José,
LOPEZ ASTURIANO Alfonso, LEONARD DIAZ Francisco,
LACAMBRA CERDAN Pablo, LARRUY SANTALIESTRA Marcelino,
LOPEZ ASTURIANO Ginès, LUNA ALBERT José,
LEIRA FERNANDEZ Antonio, LLISO MOREMO José.
M
MARQUES NAVARRO Vicente, MARSINACH MARTI Francisco,
MUNOZ VAQUERO Eunobio, MUNOZ VAQUERO Tonas,
MORELLA CUBERO Alexandre, MOLINA GIL Triniterio,
MENDEZ GARCIA Pedro, MIGUEL ALCAIDE Publo,
MOREY BLANCH Manuel, MARTIN RIVERA José,
MARTINEZ CRIADO Sebastien, MAURI PROHIAS José,
MARIN LOPEZ Joseph, MARDIE DARNE Antonio,
MARTINEZ ABAD José, MARTIN MARTIN Lucio,
MANIBESA DEL RIO Basilio, MARCH AMPORTA Barnabé,
MARTOS MARTINEZ Antonio, MARTIN FERNANDEZ Diégo,
MARTIN SANCHEZ Luciano, MAIMI TARRE Tones,
MONTER ZANUY Androc, MORAL GUTIERREZ Tinotes,
MARTINEZ ILLOBRE José, MONTERO RAMOS FRANCISCO
MARTINEZ CAGUELA Félipé, MARTI VIDIELLA Francisco,
MARQUES SICILLA Ventura, MONTERO VAQUERO Francisco,
MARTINEZ ORIBE José, MARTINEZ GAIRIDO Miguel,
MARTINEZ CAYUELA Migal, MUNOZ VERA Francisco,
MUNOZ MORAL Eduardo, M.TOSAS Feliciano,
MARTINEZ Carlos, MIARONS MALLO Salvador,
MARTI MARTI Agustin, MELIA MIRO Salvador,
N
NAVARRO SERRATE Jocé, NADAL COLOME Joaquin,
NAVARRO MORAGUES José, NOVEDA GONGALEZ Calcotino.
O
OROZCO RIDAY Diego, ORTIN GONZALEZ Manuel.
P
PUJOL BERTOLI Pascual, PARIS SORO Manuel,
PARRA CERO José, PARDE LAVARDE Tores, PEREZ FERNANDEZ Alfredo,
PEPON PEREZ Diogo, PASTOR OTER Joaquin.
Q
QUILIS CALATA.UD Soverimo, QUILES SARABIA Francisco.
Liste partielle des exilés espagnols employés par l'entreprise Léon Ballot et embauchés à partir de mai 1941 pour le chantier du barrage de l'Aigle et pour l'entreprise Borie construction barrage de Saint-Etienne-Cantales
Tous n'ont peut-être pas fait partie du mouvement libertaire de la CNT
Archive départemental du Cantal
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Compagnie espagnole
Du Capitaine Montoliu Del Campo intégrée
au bataillon "Didier".
Document N°3
R
RODRIGUEZ GARCIA Vicente, RIERA REY Salvador,
RAURICH VENTURA Pedro, RUIS POMARES Jocé, RUE RUBIO Luis,
RAMIS GABRIEL, RUE CLOTAT Batista, RUEDA ALBACETE Alfonso,
RODRICUEZ GARCIA Joaquin, ROSILLO GARCIA Francisco,
ROSSET SALA Manuel, ROMERO OROZCO Juan,
ROMAN LOZARIO Ramon, RODRIGUEZ SANZ Francisco,
RIO DOMIKOUEZ Serafin, RODRIGUEZ HERNANDEZ Mercolimo,
ROMEN RENOM Matoo, RUIZ ORTIZ Monserrate,
RODUIGUEZ ESPUNY José, ROMERO LOPEZ Francisco,
RUIZ CARMONA Juan, RUIZ RODRIGUEZ Juan, RIVERA SANCHEZ Miguel,
RENCER Enoriche, RIERA JOSEFA Michel, RODELLAR José,
RUIZ RODRIGUEZ Andres, RYCHLIK Wanko, RODRIGUEZ ALVAREZ Manuel,
RAMON FALGA Juan, RODRIGUEZ GANTONTE José,
RODRIGUEZ FABIO Antonio.
S
SAIZ Primitivo, SAIS LOPEZ Félix, SANCHEZ ROSSI Alfredo,
SANCHEZ MIRAN Alfonso, SOLA GALARDE Igniacio,
SAMITIER URUEN Tomas, SANCHEZ GARCIAS José,
SOLE MIRALLES José, SANCHEZ ABAD José, SAAVEDRA CASTRO José,
SERRANO FONTOVA Domingo, SICILIA PELEGRIN Ginés,
SILVA PANDO Manuel, SOLE BATET Eduardo, SUNER LOPEZ Eugénio,
SANZ GARCIA Rufino, SANTOS MANZANARES Sart,
SALAS MOLINA Antonio, SAGRISTA OLIVERES Pedro, SALE ROS Juan,
SALES MATAMOROS José, SUBIRATS CLOS Vicento, SOLA SENZ Vicento,
SOLER RIBAS Universo, SOLA DOSTA Buenaventura,
SANTOS TONE Manuel, SUAREZ ALPISTE Pierre, SAEZ PEREZ Francisco,
SALAS MOLINA Martin, SANTIAGO CURERO Valeriano, SCHLOSS Jacob,
SAMPER GONZALEZ Vicente, SUBIRANA Martin Andros.
T
TRIFFON ROLDAN Blas, TARRASO GARCIA Antonio, TUDO MASOT José,
TORRECILLA NAVARRO Antonio, TORRECILLA NAVARRO Marcelino,
TEJEDOR Manuel, TORRE ARTES Pedro, TORRES SANZ Valentin.
U
URBAN CARACHAU Manuel.
V
VILLARASA COSTA Enrique, VAQUERO HUERCO Léon,
VERGARA MAROC Cristobal, VAL GUILLEM José,
VIZUETTE GUERRERO Manuel, VALENTIN BLASIO Francisco,
VILLEGAS PORVILLA Tomy, VEGA DIAZ Caleotino, VENTURA VILA José,
VILLARUBIA LOPEZ Colcotino, VILLARNAL SANTOS Florancio,
VIDAL VALLS Francisco, VICENTE SANCHEZ José, VICENTE ARIZAGA José.
X
XIFRE JOVER Francisco
Y
YELA LOBO Julien
YELA MARTIN Félix
Z
ZARRAQUINO CATALAN Isidore
L’exil des Républicains espagnols dans le Cantal :
itinéraire de la famille Raurich-Farnos, grands-parents maternels d’Eric Cantona
Le 26 janvier 1939, la ville de Barcelone est prise par les troupes du Général Franco. Deux jours plus tard, la France ouvre la frontière aux personnes fuyant la victoire des nationalistes. Près de 450 000 Espagnols quittent le pays ; la Retirada, retraite en Castillan, est l’une des plus importantes vagues de réfugiés.
Pédro Raurich Ventura et sa femme Francesca Farnos Treig, font partie de ces réfugiés. Le 7 ou 9 février 1939, ils passent la frontière à Cerbère. Le couple est tout d’abord interné, comme beaucoup de leurs compatriotes, dans le camp de Saint-Cyprien, puis dans celui d’Argelès-sur-Mer. Ces deux camps, comme celui du Barcarès, sont créés dans la plus grande improvisation directement sur les plages par les autorités. De nombreux autres camps d’internement ouvrent entre 1939 et 1941, à Rivesaltes, Septfonds, Vernet, Gurs etc.
Les conditions de vie y sont catastrophiques, les réfugiés sont sans cesse déplacés. La priorité, pour eux, est de sortir de cet univers d’enfermement. Quatre possibilités s’offrent à eux : le retour en Espagne ; une nouvelle émigration, notamment au Mexique, qui accueille les Républicains dès février 1939 ; l’engagement militaire ou l’embauche extérieure.
Sans tarder, le gouvernement français réagit. Une circulaire du ministère de l’Intérieur du 5 mai 1939 incite à employer les nouveaux venus, arguant qu’il s’agit de « transformer cette masse inorganisée et passive que constituent ces réfugiés en éléments utiles à la collectivité nationale ». Aussi dès le début du mois, des propriétaires du Midi recrutent des ouvriers agricoles dans les camps. Dans le même temps, des déplacements collectifs de réfugiés s’effectuent dans le cadre des camps de travailleurs étrangers (CET) qui deviennent, en septembre 1940, des groupes de travailleurs étrangers (GTE). Les réfugiés y sont affectés pour des grands travaux de défense nationale, à l’aménagement de certains camps militaires, mais aussi employés dans l’aéronautique, le génie, les eaux et forêts. Les entreprises vont puiser directement dans ces camps la main d’œuvre dont elles ont besoin, tel que les houillères de Decazeville ou bien encore l’entreprise Ballot, qui demande l’autorisation au Préfet du Cantal de faire venir 118 Espagnols pour la construction du barrage de l’Aigle.
Pédro Raurich est quant à lui affecté avec 39 autres Espagnols à la construction du barrage hydroélectrique de Saint-Etienne-Cantalès. Maçon, il est transféré dans le Cantal pour travailler dans l’entreprise André Borie, le 11 février 1940. Il est incorporé au 401e GTE basé à Laroquebrou, employant majoritairement des travailleurs espagnols.
Au 1er octobre 1942, le Cantal totalise 1218 internés, surtout espagnols et polonais, répartis en quatre camps : le 401e GTE de Laroquebrou pour la construction du barrage de Saint-Etienne-Cantalès ; le 417e à Aurillac où les travailleurs sont affectés au bucheronnage, à l’agriculture, aux mines et à l’industrie ; les 431e et 864e GTE à Mauriac pour la construction du barrage de l’Aigle. Ces nombreux travailleurs participeront de manière active à la Résistance durant les années d’Occupation. Ainsi, au barrage de l’Aigle, un groupe de 75 Espagnols fera partie de l’organisation de résistance de l’armée (ORA).
Par ailleurs, Francesca Treig, restée à Argelès, obtient l’autorisation du Préfet du Cantal de rejoindre son mari au mois de mars 1940. Le regroupement familial est en effet consenti si les ressources du couple sont suffisantes : Pedro Raurich ne résidant alors plus en cantonnement mais louant un appartement à Laroquebrou, il peut désormais accueillir son épouse. Ils déménagent par la suite à Saint-Gérons, puis à Saint-Etienne-Cantalès.
C’est au cours de ce séjour dans le Cantal que naissent trois de leurs quatre filles : Olga, Léonor (qui donnera naissance à Eric Cantona) et Neves.
Le 23 mars 1945, Pédro est, comme de nombreux réfugiés, élargi par la Commission départementale de libération des travailleurs.
Il part alors avec sa famille s’installer à Marseille au cours des mois suivants.
Cotes ADC : 1 W 229-1, 1 W 229-2 et 3 SC 7529
Sources : Note rédigée par Laure BARBET Archives
Départementales du Cantal
Nom Prénom
LORENZO Fernando
TELNIER DOMIGUER Juan
NUMEZ MUNOZ Elvio
LANGARON DAVID Juan
PENDAS SUAREZ Mario
RODRIGUEZ GARCIA Joaquim
LOPEZ PEREZ Jésus
SEBASTIEN BERNER Miguel
FERNANDEZ Egénio
ALARION Antonio
RIBERA José
PIRRO Juan
DROSIO Diégo
CRESPO GRABRIEL
VILEDE CANZ Dinadéo
CALDERON Angel
CAPADE Damian
GILBERT José
VIDAL Pédro
GARIN VELESFORO
MARIN Juan
MARIN José
VEGA Tomas
MONDEJAR PARRENO Lucio
ANTOMA ALVAREZ Tomas
GARCIA ARAGONES Estelan
LLOPART VALENTI José
GHACIA PRADAS Pédro
LEGAZ ALVARES Antonio
Camp de :
Le Bourget du Lac (73)
Oradour sur Glasse ? (87)
St Ours les Roches (63)
St Ours les Roches (63)
La Rauge prés de Saissac (11)
Thébes (65)
Albefeuille-Lagarie (82)
Perpignan (66)
Rivesaltes (66)
Rivesaltes (66)
Rivesaltes (66)
Rivesaltes (66)
Rivesaltes (66)
Rivesaltes (66)
Rivesaltes (66)
Rivesaltes (66)
Rivesaltes (66)
Rivesaltes (66)
Rivesaltes (66)
Rivesaltes (66)
Rivesaltes (66)
Rivesaltes (66)
Rivesaltes (66)
Rivesaltes (66)
Argeles sur Mer (66)
La Ciotat (13)
Saint Marcel (13)
Saint Marcel (13)
Marseille (13)
Nom Prénom
INFERA FIGUERES Albert
CABRERO PEREZ Aquilo
PEREZ GONZALEZ Carlos
FARRAS CULERAS Santiago
BORELL CANELLOS Salvador
GARCIA GARCIA Jaime
GARCIA MIRA José
BERGA ORCAL Francisco
JESUS GARCIA Miguel
BAUCELLS GINOVAR Carlos
CLOS COMA Eduardo
PAPIOL MERCADER Francisco
SOLAS SANS Vicente
CRESPO ESCURIOLA Vicente
HELLIN LAPENA Andrés
BERRA SERRANO Saturnino
CASANIAS PIERA Enrique
LOPEZ ASTURIANO Alfonso
LOPEZ ESPEJO Antonio
NAVARRO Antonio
ROVIRA PILES Eduardo
MUNOZ FERNANDEZ Antonio
SANTIAGO GARCIA
Compagnie espagnole
Du Capitaine Montoliu Del Campo intégrée
au bataillon "Didier".
Camp de :
Argeles sur Mer (66)
Argeles sur Mer (66)
Argeles sur Mer (66)
Argeles sur Mer (66)
Argeles sur Mer (66)
Argeles sur Mer (66)
Argeles sur Mer (66)
Argeles sur Mer (66)
Argeles sur Mer (66)
Argeles sur Mer (66)
Argeles sur Mer (66)
Argeles sur Mer (66)
Rivesaltes (66)
Rivesaltes (66)
Rivesaltes (66)
Rivesaltes (66)
Saint Menet (13)
Saint Menet (13)
Saint Menet (13)
Miremont (63)
Miremont (63 )
Bagnières de Bigorre (63)
Bagnières de Bigorre (63)
Nom Prénom
ARPAL BIELSA José
RIBERTER José
SERRA KARGAY José
GAYOLA Miguel
SALVATELLA Jacinte
CUFI Joaquin
FUNTANE Joaquin
NIERGA Francisco
CASTELTORT CARRABELA Joaquin
RODA SALAS Enrique
OLEA ALONSO Félix
VISCARRO SOLE Jaime
DAZA AREVALO Urbano
DE TAPIA GARCIA Lauréano
LUIS MARTINEZ Ramon
CAMI PEYRO Juan
BERNARDO CLARI ALPENTOSA
SANCHEZ RIVAS Eufénio
BALARDIA VILLALONGA Pédro
MARTINEZ BUENO Juan
AYUSO JARENO Miguel
GIMENEZ Joseph
QUILES SARABIA Jésus
ARTOLA DE LA VINA Aurelio
GARCIA GUERRERO Pédro
VELLADO Salvador
GATELL COMAS José
TORRAS ORTONOVES José
TORRAS ORTONOVES Miguel
Compagnie espagnole
Du Capitaine Montoliu Del Campo intégrée
au bataillon "Didier".
Camps de :
Bagnières de Bigorre (63)
Remollon (05)
Remollon (05)
Remollon (05)
Remollon (05)
Remollon (05)
Remollon (05)
Remollon (05)
Prades (66)
Prades (66)
Prades (66)
Monzat (63 ?)
Le Pertuis (66)
Mende (48)
Orpierre (05)
Leyment (01)
Miramas ( 13)
Le Par Cheix (63)
Carnon Plage (34)
Villeneuve de Berg (07)
Portet sur Garonne (31)
Decazeville (12)
Vernet (09)
Cruet (73)
Septfonds (82)
Saint Cyprien (66)
Saint Cyprien (66)
Castelnaud Fayrac (24)
Nom Prénom
TUDO MATOT José
MATINEZ MARTIN Juan
SOLE AGUDO Miguel
SANITIER URUEN Tomas
NAVARRO CASELLAS Julian
GILBERT José
VEGA Tomas
MARTINEZ ORIBE José
LAPLAZA MARZO Mariano
AGUDO SANCHEZ Fransisco
Age Situation de famille
34 ans marié
17 ans célibataire
44 ans marié
40 ans marié
39 ans marié
33 ans marié
46 ans marié
51 ans marié
31 ans marié
47 ans marié
ABRIL ARQUID Antonio
ASTRAM Manuel
ALYRANCA Aniceto
AREVALO LOPEZ Nestor
RAMON Juan
SUMACK Vincent
SACRISTAN Lucio
SALVADOR ALDRUBE
BELMONTE GONZALEZ José
BALSEBRE BILBAO Carnalo
BERKOWIEZ Erich
CASAMIQUELA BOFARULL Ramon
CIFUENTES Carlos
CABALLE PREIXENS Alfredo
CXRESO GARCIA
CATALA PERE Juan
CORRAL Léonardo
CASASAS ROVIRA Pedro
DEERIC Duro
DURAN Cerardo
ESPIGA FERNANDEZ Manuel
FERNANDEZ RODRIGUEZ Juan José
Compagnie espagnole
Du Capitaine Montoliu Del Campo intégrée
au bataillon "Didier".
FLORES ZAPATER Miguel
FERNANDO VALL
FILIPE RADERE Vicario
FORIONTO ARIMO Manuel
GONZALVO Cornalo
GONZALEZ NAVARRO Manuel
GRACIA LAZARRO Manuel
HERBET Siegrand
JULIAN SEGURA Fabipe
LASHERAS Francisco
LOSCOS Miguel
LOPEZ Joseph
PONS Francisco
PERIE VALLE Electorio
MAYOL Michel
MANAS Manuel
MORENO Consencio
MORENO NARTI Benito
MENDEZ VASQUEZ André.
MOLINA LARA Fernando
MAYAIX GONZALO
APARICIO MARTINEZ Vicarto
ARACIL PASCUAL Ernesto
ASENS GIOL José
BALSEBRE BILBAO Carmalo
BLANCO RUIZ SANCHEZ Enrique
CARZOLA MARTINEZ Luis
CAMPOS DIAZ Manuel
DE MINGO VAZQUEZ Luis
DURAN Gérardo
DE VEGA ARANJO Tomes
FABREGA SERRAT Pairo
GOMEZ AGUERO Nicolas
GUILLEN ARIAS Blas
GARCIA MOLDIA Florantino
HERNANDEZ PAGAN Ginés
LOPEZ SORIANO Francisco
MORENO SANCHEZ Pedro
MOMYRJO MACARRON Mariano
Compagnie espagnole
Du Capitaine Montoliu Del Campo intégrée
au bataillon "Didier".
MARTIN GIMENEZ José
MOMPLET Pascual
MEGIAS GARCIAS Crispin
MARTINEZ MARTIN Juan
MONTVORT AYERICH Luis
PARIDES ALONSO Isidro
PUJOLS RIVERA Vicente
PLOVINS PRUNERA Joseph
PINOL RUBI Angel
PORCAR Félipo
PONT QUERALT Mariano
RUBIO MEN.SES Claudio
RIBOT REVERYER Franciisco
SILVA ZURITA Jacinto
TRENCH BASES Pedro
TANDERO GIMENEZ Alojo
PUJOL BARTOLI Pasqual né le 15 avril 1906 à Barcelona de feu Joseph et de BARTOLI Maria.
RAMOS GARCIA Rafael né le 21 octobre 1909 à Sorbas (Ameria) de feu Jean et de GARCIA Rosa.
VENTURA VILA José né le 28 février 1906 à Barcelona des feus José et VILA Claudia.
RODRIGUEZ RIAL Francisco né le 5 janvier 1892 à Illa de Arousa (Pontevedra) des feus Rafael et RIAL Dolores.
SAENS DE URTURI AZOUE José
Luis né le 2 juin 1903 à Vitoria, de feus Valentin et AZOUE
Engracia
ROA GONZALES Juan né le 28 octobre 1916 à Jalon, de feu Jorge et de GONZALES Ginesa.
MARTO MARTINEZ Antonio né le 14 octobre 1910 à Lou Villares de feu Antonio et de MARTINEZ Faustina.
LUQUE MOLINA José né le 21 novembre 1907 à Espiel (Cordoba) de feu Francisco et de MOLINA Maria
ECHEVARRIA APERRIBAN Julian né le 15 mars 1912 à Larrabesus (Vizcaya)
de Pédro et de APERRIBAN Juans
LLISO MORENO Juan né le 28 aout 1905 à Alocno (Valencia) des feus Tomas et MORENO Peliciana.
Compagnie espagnole
Du Capitaine Montoliu Del Campo intégrée
au bataillon "Didier".
APARICIO SEGOVIA Juan José né le 20 Juin 1899 à Madrid des feus José et SEGOVIA Soledad
RODRIGUEZ ESPUNY José né le 1er décembre 1916 à Santa Barbara (Barcelona) de José et de ESPUNY Jacinta.
QUANKIRO PERNAS Constantino né le 13 août 1906 à Perrol (Corufia)
de feu Constantino et de PERNAS Esperanes
GARGES CORTIJO Joaquin né le 20 mars 1894 à Quintanilla (Valladolid) de feu Baldomero et de CORTIJO Luisa.
FERNANDEZ FERNANDEZ Sérafin né le 21 juillet 1898 à Gestos (Corufia)
de feu Antonio et de FERNANDEZ Juana
ESPADA PEREZ Rafael né le 19 mai 1910 à Villacanas (Cuenca) de Rafael et de PEREZ Juana
CAZADOR CASTILLO Miguel né le 31janvier 1922 à Fraga (Huesca) de Manuel et de CASTILLO Ramona.
CAZADOR CASTILLO Manuel né le 7 mars 1911 à Fraga (Huesca) de Manuel et de CASTILLO Manuel.
BLASCO PENA Floroncio né le 16 août 1905 à Gudel (Teruel) des feus Benito et PENA Elena
VAQUERO HUERTA José né le 28 décembre 1910 à Madrid, de Joaquin et de HUERTA Felisa.
VALENTIN BLASCO Francisco né le 28 décembre 1914 à Lemus (Valencia) de Manuel et de BLASCO Rahona
BELLIDO CARRERAS Mariano né le 19 août 1906 à Calaceite (Teruel) de feu Vicente et de CARRERAS Adela.
MORERA ROVIRA Salvador né le 15 septembre 1909 à Valencia de Salvador et de ROVIRA Manuela
SUNER LLOP Eugenio né le 27 avril 1916 à Nonaspe (Zaragosa) de feu Lasaro et de LLOP Manuelle
PEREZ PENA Pedro né le 16 juillet 1914 à Sentander, de Manuel et de feu PENA Carmen
MONTOLIU DEL CAMPO Juan né le 16 septembre 1911 à Vilarreal (Castellon) des feus Juan et de DEL CAMPO Rosario
PONCINI CAMANO Emilio né le 6 novembre 1908 à Madrid des feus Emilio et CAMANO Marie
FIGUERAS SOLER Juan né le 25 octobre 1901 à Barcelona de feu Sébastien et de SOLER Francisca
DARNE ROMANE Pedro né le 15 décembre 1917 à Figueras (Cerone) de Cayetano et de ROMANE Francisca
DEL RIO DOMINGUEZ Serafin né le 22 mars 1892 à Gerone de feus Juan et DOMINGUEZ Jacoba.
Compagnie espagnole
Du Capitaine Montoliu Del Campo intégrée
au bataillon "Didier".
Affectation des réfugiés Espagnols embauchés par René Grégoire
auprès de l’entreprise Borie à Laroquebrou en avril et mai 1941
Cloraso Estupinia Domingo
Calvo Fernandez Félix
Paloma Juan
Esclapes Roldan Luis
Munoz Aznar Francisco
Fuerte Amoros Daniel
Gomez Prats Apolo
Font Sanchez Gabriel
Andujar Lopez Salvador
Ortin Gonzales Manuel
Jésus Fernandez Sandrin
Hermenesegildo Munoz Delgado
Aller Gonzales Manuel
Arroya Morano Meneses
Golbano José
Barcena Balthazar
Albarello Francisco
Cobo Francisco
Castelli Javier
Cobo Antonio
Munoz Fernando
Blanch Ruiz Ricardo
Velasco Pedro
Aguilar Rafaël
Golhano José
Rapports de Police de Vichy qui traitent des étrangers dans les GTE du Cantal, en particulier à l'Aigle. Il en est fait un état numérique par chantier, et surtout on voit que les autorités cherchaient à identifier les meneurs anarchistes ou communistes qui faisaient de la propagande ou des attentats.
Liste des réfugiés Espagnols suspectés de propagande anarchiste ou communiste et internés par décision préfectorale du Cantal en 1942
Gil Redondo Sixto
Moreno Rodriguez X…
Mor Cuadrat Manuel
Cabanillas Martin Emiliano
Fernandez Soto Emiliano
Dis Manuel
Rial Diz Appolinar
Gonzalez Marin Manuel
Casamiquela Joséphine née Bafarull
Lopez La Medrano Daniel
Gonzales Ramos Simon
Navarrete Vilches Pedro
Comitre Pages Jean
Urguiza Martinez Angel
C’est l’organisation Todt qui a déjà créé la ligne Siegfried le long de la frontière franco-allemande, qui fut responsable de la supervision de la construction du mur de l'Atlantique et la conception de ses principales fortifications. Au départ, les travailleurs sont volontaires car les Allemands ayant besoin d'une main-d'œuvre spécialisée, ils sont deux à trois fois mieux payés que les ouvriers travaillant dans ce secteur et bénéficient d'une protection sociale supplémentaire. Ensuite, des milliers de travailleurs forcés : prisonniers de guerre comme les tirailleurs sénégalais,
10 000 Juifs, jeunes Français voulant échapper au STO en Allemagne, républicains espagnols réfugiés en France sont réquisitionnés pour construire ce mur le long des côtes néerlandaise, belge et française de la mer du Nord, de la Manche et en Vendée ainsi que dans les îles Anglo-Normandes.
Etat nominatif des travailleurs étrangers espagnols chargés de famille et raflés dans le département du Cantal, dirigés de force sous escorte en Zone Occupée le 23 mars 1943
(Archives numérisées du Cantal)
Rubio Fernandez Claudio
Upe Espiosa Antonio
Soriano Visacaino Pedro
Querrol Berg Ramon
Martinez Lopez José
Igelsias Alfredo
Fuyeo Perez Fidel
Ruiz Carmen Juan
Rodriguez Minero Juan
Sanchez Miras Francis
Cholvi Ortala Enrique
Gallarod Lopez Victor
Llano Casas Francisco
Sanchez Gonzalez Juan
Murillo Gil
Gonzales Alazcon Bruno
Escalero Moreno Salvador
David Cot José
Sanchez Elias Alfonso
Fumas Garia José
Perez Raigado Castor
Borras Vidal Joachin
Roig Gil Ramon
Navarro Calver Pedro
Foz Pollicer Miguel
Barona Cesario
Serrano Foleafero Borono
Munoz Ortis Nicolas
Gomez Royo
Suarez Mauricio
Carrascassa Horguala
Carballido Suarez Isidor
Carballido Frapella Isidore
Veuf
M3
(Marié 3 enfants)
M2
M1
M1
M1
M0
M7
M6
M6
M5
M5
M4
M4
M4
M4
M4
M3
M3
M3
M3
M3
M2
M2
M5
M4
M2
M3
M2
M1
M1
M1
M1
Liste partielle des 191 travailleurs étrangers espagnols raflés dans le département du Cantal, et dirigés de force sous escorte en Zone Occupée
le 23 mars 1943
dans le Secteur 1 à Calais au profit de l’organisation Todt
(Archives numérisées du Cantal)
(renvoyé par OPA)
Office de Placement Allemand
Alacio Martinez Rafael
Sanchez Gonzalez Juan
Sanchez Miras Francisco
Melgar Rodriguez Manuel
Haro Lopez Juan
Pellegrin Magrina Vicente
Costal Palet Gines
(par OPA)
Albert Penon Luis
Llovera Salvia Sébastian
Qualan Hernandez Mariano
San Miguel Recio Juan
Lapena Agustin Antonio
Gamacho Gimenez Diego
Garcia Sanchez Juan
Vergara Narco Cristobal
Narco Casahorran Reniano
Borras Vidal Joaquin
David Cot José
Calvo Lopez German
Fernandez Valera Pablo
Marmol Parades Antonio
Orbeiceta Austrian Aniceto
Moreno Barzal Constancio
Alonso Fernandez Alfredo
Abril Arqued Alfredo
Santa Gregorio Eugénio
Calvera Espana Antonio
Martinez Paredes Antonio
Gonzalez Gonzalez Antonio
Foz Valles Andres
Foze Pellicar Miguel
Rue Palan Pablo
Lopez Sanchez Manuel
Gili Sandre Soriano
Segura Tasias Marcelino
Tejedos Garreta Félix (par OPA)
Verdaguer Enrique Colomer
Querol Sena Juan
Guerro Castilla Juan
Martin Achedano Claudio (par OPA)
Gil Roig José
Miret Torres José
Martinez Navarro Carlos
Entamoros Ligas Amado
Sanchez Miras Alfonso
Escalera Moreno Salvador
Garcin Pela Jos
Esteve Pubvert José
Garcia Garcia Daniel (par OPA)
Esteve Ballester Agustin
Botargues Caravada Agustin
Rodriguez Garachand Féliciano
Cerezo Perez Lorenzo
Regidor Gonzalez Juan
Berenguer Zur José
Caballe Preineno Alfredo
Burgalla Ballestra Luis
Campos Mora Grégorio
Cholvi Ortola Enrique
Miguel Alcaride Pablo (par OPA)
Moreno .ari Benito
Espagnol Castro Antonio
Villuendas Montenegro Pedro
Roig Gil Roman
Roig Gil Roman Santa Gregorio
Ramirez Heredin Francisco
Aira Garreto José
Tosca Cantellas Joaquin
Ruiz Rozilla Meracio
Ortin Gonzalez Manuel
Hernandez Redonda Elias
Hernandez Garcia Victor
Gili Sandre José
Boix Abella José
Valio Ferrer Fernando
Perez Castor Raugada
Gimenez Eustaquio Rodriguez
Lopez Arsin José
Garcia Martinez José
Du recrutement à la réquisition forcée
En France, jusqu´en été 1942, les occupants allemands s´étaient contentés d´un recrutement sur la base du volontariat à partir de 300 agences réparties dans les deux zones. A partir de juin 1942, on put signer des contrats pour l´Allemagne également dans des agences françaises. Payés à la commission, des agents recruteurs semi-officiels et privés étaient également actifs. Le haut taux de chômage offrit dans les premiers mois des conditions favorables pour le recrutement.
Puis la réorganisation de la production -principalement à la demande des Allemands et en leur faveur - fit tarir l´afflux de volontaires alors que le besoin de main d´œuvre en Allemagne augmentait sensiblement. Les efforts de propagande furent alors renforcés et une politique délibérée sur les salaires et le temps de travail fut mise en place pour libérer de la main-d’œuvre. Les composantes misogynes et xénophobes de la politique de Vichy jouèrent ici un rôle particulier. Les étrangers dépassant le contingent fixé furent affectés aux « groupements de travailleurs étrangers » et devinrent une catégorie facilement disponible aussi bien pour les chantiers allemands en France (p. ex. dans l´organisation Todt) que pour le travail en Allemagne. En tout, 20% de femmes et 23% d´étrangers se trouvaient dans convois partis pour l´Allemagne jusqu´en mars 1942. Des convocations d’office de chômeurs dans les bureaux de placement permettent quelques doutes quant au réel volontariat de tels engagements. Dans le département du Nord-Pas-de-Calais, des recrutements forcés et des rafles ont eu lieu dès le début de l´occupation. En tout, près de 145.000 Français partirent en Allemagne comme main d´œuvre avant la fin du mois de mai 1942.
En septembre 1940, Himmler ordonne la déportation immédiate des républicains espagnols exilés en France. Un mois plus tard, le commandant militaire allemand en France (MBF) reçoit l'ordre de recenser les républicains espagnols en captivité. Jusqu'à la fin 1941, environ 8 000 républicains espagnols sont recensés et déportés à Mauthausen. Les Espagnols en zone non occupée restent épargnés par cette déportation. Début 1941, Himmler commence à s'intéresser à eux. En février 1941, l'état-major de la Wehrmacht informe les autorités d'occupation en France que "selon un ordre du Führer, pour les projets sur la côte et la protection des sous-marins, six mille travailleurs étrangers sont à livrer à l'OT". Les réquisitions des Espagnols dans les Groupements de travailleurs étrangers pour les chantiers de l'OT débute en juillet-août 1941. Trois mois plus tard, un note du MBF chiffre le nombre de républicains espagnols recrutés dans les GTE de zone libre à 11 000.
Plus de 10 000 espagnols furent envoyés vers les camps nazis. La plupart d’entre eux étaient des combattants républicains durant la Guerre Civile (1936-1939) qui avaient passé la frontière française. Déchus de leur nationalité, ils furent déportés, parfois avec leurs familles, avec l’accord du gouvernement franquiste. La moitié d’entre eux mourut dans les camps. Les noms des décédés ont été consignés dans des registres envoyés par la France à l’Espagne et conservés depuis les années cinquante par l’État Civil Central à Madrid.
Liste contenant les noms de 5162 espagnols
décédés dans les camps de concentration nazis
https://www.geneanet.org/releves-collaboratifs/view/68396
Liste partielle des 191 travailleurs étrangers espagnols raflés dans le département du Cantal, et dirigés de force sous escorte en Zone Occupée le 23 mars 1943
dans le Secteur 2 à Cherbourg au profit de l’organisation Todt
(Archives numérisées du Cantal)
Alvarez Alonso Juan
Arcon Casimiro Gregorio
Cardona Femas Valentin
Carballido Frapella Isidoro
Cifuentes Bosquet Carlos
Duran Lastado Rosendo
Duran Enrique
Fuyeo Perez Fidel
Garcia Perera Placido
Gomez Caballero Nicolas
Gonzalvo Gonsalvo Julio
Gilart Gatrius Juan
Hurtado Rega O Manuel
Illan Eugenio José
Lopez Oliva Daniel
Martinez Lopez José
Munoz Ortis Nicolas
Murillo Gil
Manez Sanchez Gabriel
Nieto Hernandez Castro
Oltia Gomez Manuel
Pastor Pastor Rufino
Ribe Badia Zagin
Rocavert Ferrer Oripriano
Rodrigo Lopez Camillo
Rovira Sore Juan
Serrano Moreno José
Soriano Viscarino Pedro
Orgiles Banolez Domingo
Cruella Bergall Mil
Suarez Pelaez Mauricio
Arribas Saix Saturnino
Bosca Nacher Eduard
Carba Llido Suarez Isidoro
Carrasconna Bergnala
Cumba Berges ramon
Duran Perez Luis
Escanio Puego Joaquin
Gallago Orozcos Juan
Gomez Hoyos Eugenio
Gonzalvo Gonzalvo Nicolas
Garcia Lapaja Marcelino
Heredia Lapnerda Miguel
Ibanez Ibanez Angel
Llado Casas Francisco
Loscos Sans Tomas
Echarra Garcia José
Munsanez Regna Leccadio
Munias Garcia José
Navarro Galvez Pedro
Not Fabrega Salvador
Igelsias Alfredo
Querol Berges Rufino
Rierra Sandalupe Esteban
Rodriguez Pinero Juan
Romero Reyes Andres
Sanchez Del Pozo Manuel
Serrano Moreno Selesfero
Suarez Santos Luis
Tio Puigvendrello Jaime
Upe Espinosa Antonio
Rubio Meneses Claudio
Liste nominative partielle des 191 travailleurs étrangers espagnols raflés dans le département du Cantal et dirigés de force sous escorte dans le secteur 3 de la Zone Occupée à Brest au profit de l’organisation Todt le 23 mars 1943
(Archives numérisées du Cantal)
Guardiola Santander José
Ruiz Carmona José
Villegas Pontilla Tomas
Ruiz Rodriguez Juan
Almengual Gimenez José
Cordobras Ruiz Francisco
Gonzalez Alcaron Bruno
Valenguella Alardon Lucan
Gallardo Santone Victor
Martinez Miguez Antonio
Keyo Peralta Domingo
Vega Chayo Tomas
Navarro Martinez Ramon
Sayol Esmeraldo
Pena Martinez Justin
Roya Gonzalez
Pinos Pelegrin Luis
Orriolo Caldore Ramon
Lozano Rodriguez
Ayuso Escudero Marcelin
Gomez Gonzalez Julian
Bierra Ferrand Manuel
Zarraquino Catalan Isidoro
Barona Vicente Castro
Lopez Lattore Francisco
Ruiz Rodriguez Andres
Vencell Juan
Carbonnell Soubira José
Cordobas Ruiz José
Gomez Lopez José
Gorretti Seco Camelle
Aguilar Sebastian Rafael
Enrihh Llorens Miguel
Moreno Gomez Miguel
Vizuette Francisco
Delmoral Guetierez Timate
Sanchez Barrioe Luciano
Perez Diaz Angel
Roa Gonzalez
Chanda Fedel
Pinos Pellegrin Francisco
Ferre Buenaventura
Pinos Pellegrin Miguel
Martinez Julian
Gomez Gonzalez Angel
Rivera Fernandez José
Barona Cesaero
Marcano Cobian Reimundo
Le 23 mars 1943 seulement 188 travailleurs espagnols sur 191 avaient été dirigés en Zone Occupée au profit de l’organisation allemande Todt pour être employés sur les chantiers du « mur de l’Atlantique ». Trois d’entre eux manquaient à l’appel car ils s’étaient enfuis.
Le 3 mai 1943, ils étaient arrêtés et conduits sous bonne escorte rejoignant ainsi leurs camarades de peine et de labeur. Il s’agissait des nommés :
Novella Naranjo Nicolas
Vives Torrens Isidoro
Fernandez Rodriguez Juan