Les tribulations de la Maison de la forêt
L'ensemble de bâtiments qui compose de domaine du Pestre existe depuis des siècles. Propriété des seigneurs de Scorailles, il est cédé en 1662 à la Dame abbesse de Brageac avant de devenir bien public en 1789. On le nomme alors « Vieille futaie » ou « Forêt primitive ». Ce ne sont pas moins de 312 hectares qui vont, ensuite, passer de mains en mains avant d'appartenir à une famille mauriacoise qui la vend à l'Office national des forêts (ONF) dans les années 1960.
La forêt domaniale de Miers, nichée au fond de la vallée de l'Auze à quelques pas du barrage de l'Aigle, est un site exceptionnel. Arbres, flore et faune s'y mêlent adroitement dans une atmosphère de calme et de silence.
L'histoire a pourtant bien failli s'arrêter lorsque, début 1980, l'ONF opte pour la destruction des bâtiments qui demandent trop de travaux. Raymond Pagis, alors président de l'Office de tourisme, monte au créneau et présente, en 1983, un projet d'animations et de rénovation au concours « Partir vert ». Il fédère les élus et, deux ans plus tard, le « Syndicat Intercommunal pour la mise en valeur de la Maison forestière du Pestre » voit le jour, regroupant les communes de Pleaux-Tourniac, Mauriac et Chalvignac. Brageac se joindra, pendant quelques années, au syndicat.
Après des études menées par l'association Espace et recherche, un projet d'animations et d'expositions émerge et la Maison de la forêt ouvre ses portes au public en 1987.
La grange se prête parfaitement au concept. Le rez-de-chaussée est transformé en musée qui retrace les métiers de la forêt et du bois, avec force outils traditionnels et photos d'autrefois.
L'étage, quant à lui, abrite les expositions annuelles, consacrées à la faune et à la flore, dans un décor bucolique à souhait. La Maison de la forêt servira aussi de lieu de formation pour le CFA agricole et forestier du Cantal.
En 1992, faute d'animateur et souffrant d'équipements devenus obsolètes, le site connaît son deuxième choc et ferme à nouveau jusqu'à ce que le Syndicat, toujours actif, en reprenne les rênes
quatre ans plus tard, bien décidé à redonner une dynamique à l'écomusée. Grâce à la volonté des membres, des aménagements sont effectués.
Un plongeon dans la nature
Après un nouveau déclin progressif, le site retrouve, depuis 2010, un essor qui va grandissant, grâce à l'implication de Claudine Hébrard, ex-libraire, qui met toute son énergie à faire vivre la Maison. « Elle s'est appropriée les lieux, constate Alain Galtier, président du syndicat. Ses connaissances et ses relations ont permis de trouver des intervenants et des sujets d'animations divers et variés. »
Autre point fort, la donation par Liliane Lafont d'une collection d'oiseaux et d'animaux naturalisés (datée de 1850), qu'elle tenait par héritage de l'abbé Lacoix.
Métiers d'autrefois, connaissance de la forêt, oiseaux témoins de l'écosystème, explications ludiques et scientifiques d'un monde préservé ; la Maison de la forêt de Miers est un plongeon dans la nature, sur fond du gazouillis de l'Auze, toute proche.
Yveline David.