Le village de Spontour sur la Dordogne qui fut pendant des décennies le lieu de construction et le point de départ des gabares, bateaux à fond plat qui transportaient les bois de châtaignier et de chêne pour les vignerons du Bordelais et de la région de Cognac.
Journal La Montagne 20/12/2012 article Nathalie DELARBRE
Hommage en chants et poésie
L'exposition « La Dordogne : Hommes et biosphère », qui s'est tenue pendant deux semaines à la médiathèque, a été animée de nombreuses conférences et rencontres. Frédéric Moinot, responsable de l'antenne EPIDor de Mauriac, est venu expliquer comment le bassin de la Dordogne est devenu réserve mondiale de biosphère reconnue par l'UNESCO.
Armelle Faure, anthropologue a présenté un exposé sur les déplacements de population en amont des grands barrages hydroélectriques dans le monde. Francis Humbert et Claire Testu ont dévoilé quelques secrets recélés par la Dordogne et ses affluents et en particulier sur les mollusques d'eau douce dont la moule perlière.
Des élèves de 4 e et de 3 e du collège Le Méridien accompagnés de leur professeur ont présenté leurs expositions autour du classement par l'UNESCO devant trente-cinq élèves de cm2 de l'école Jules-Ferry. L'exposition présentant les nombreux usages de la rivière a attiré un large public ininterrompu.
Claudine Hébrard et Olivier Payrat ont célébré à leur manière cette rivière dans un voyage initiatique transportant le public de sa naissance sur le flanc du Puy de Sancy jusqu'à Argentat avec beaucoup de lyrisme.
Après une introduction musicale originale à la vielle à roue, hommage rendu par Olivier au jazzman Dave Brubeck récemment disparu, Claudine Hébrard a entonné ses poèmes extraits de son livre Dordonha : c'est sous ce nom que depuis le moyen-âge, la rivière s'incarne en occitan, telle un personnage de légende. Accompagnée par les notes et les chants du musicien aux accents occitans et du temps des troubadours, Claudine Hébrard a apporté sa vision personnelle de la rivière tout en remontant le temps et à la source des hommes qui avant elle l'ont imaginée, chantée, fêtée, vénérée, crainte aussi en vivant sur ses rives et dans son lit. Au XIX e et début du XX e siècles, les hommes habitant sur ses rives se servaient du courant de la rivière pour transporter les merrains, matière première utilisée par les tonneliers bordelais.
La rivière Dordogne du haut pays court et coule toujours près de Mauriac sur la Route des Ajustants « dans le dédale des goulets granitiques », à Lanau elle commence à prendre ses aises, à Saint Projet « un espace sans fin s'ouvre », puis, Nauzenac, Lo Roc Beu l'Aïga, Aynes, Le Pestre, La Ferrière, Spontour. Ces noms résonnent encore avec amertume et délice dans le c'ur de celles et ceux qui connurent le temps d'avant les barrages et les villages engloutis. Pour Ginette Aubert, peintre et auteur qui a contribué à « Dordonha », et pour d'autres personnes présentes parmi l'assistance, cette nostalgie toujours bien réelle ajoute à son mystère.
è Pratique. Dordonha, l'épopée de la Rivère sauvage et mythique est disponible en librairies. site : coneissenca.over-blog.com
Nathalie Delarbre
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